Je
viens d'un milieu familial tissé serré ou l'on retrouve le
savoir-faire et l'habilité manuelle. Comme plusieurs autres membres
de ma famille élargie, j'ai appris à créer pour faire plaisir, à
prendre le temps de créer pour l'autre. Je crois qu'encore
aujourd'hui, je crée, non pas pour déranger ou provoquer, mais pour
montrer la beauté de la vie.
Ma pratique en arts
visuels se situe surtout en peinture. Mes œuvres picturales sont un
assemblage minutieux et hasardeux de matières altérées
par le temps et de produits chimiques ou encore, par la réutilisation
de projets antérieurs. Je me concentre uniquement sur le formel,
j'utilise la matière, la couleur, les formes comme unique sujet. La
trace du temps et de mes gestes intuitifs se
retrouve à chaque fois dans mes tableaux. La couleur
souvent blanchâtre, nait par le vieillissement de la matière
ou de certaines intervention qui provoque une réaction entre
les matériaux. Les accidents sont très important dans le
processus de création, quelques fois les accidents sont provoqués,
d'autres fois ils arrivent par surprise, mais ils sont toujours
acceptés.
Récemment, j'ai
ciblé que le champ thématique concerne l'altération qui englobe
autant ma démarche pratique que théorique. En fait, l'altération
est provoqué par un contact et ce contact est possible grâce à
l'écoute. L'écoute de la vie est mon processus de création. Je
suis à l'écoute de l'effet du temps, du hasard, des différents
produits sur la matière. Est-il possible de transmettre cet état
d'écoute au spectateur qui se trouve devant mon œuvre? Est-ce que
le spectateur peut, par la suite, altéré à son tour mon œuvre,
par preuve de son écoute? Comment l'altération, comme beauté de la
vie, peut-elle émerger du contact entre la matière et le
spectateur?
Ces questions
m'amènent à souligner les stratégies de création afin de
présenter cette altérité qui démontre la beauté de la vie en
tant que réalité, ainsi que des stratégies de médiation afin de
créer une relation et donc un agissement du spectateur qui pourrait
prolonger l'œuvre.
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